Lettre ouverte

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Loi Besson blablabla

au Collectif d’associations de l’Essonne composé de :

SOS Gens du Voyage

La Vie du Voyage

Le Droit de Vivre

L’Association Nationale des Gens du Voyage nomades et sédentaires de Longpont-sur-Orge

L’Association Départementale Gens du Voyage de l’Essonne

Les Gens du Voyage,                                                            au   Préfet de l'Essonne,

Pour leur droit à habiter.                                                      au   Président du Conseil Général,

                                                                                              aux Conseillers Généraux,

                                                                                              aux Députés et Sénateurs,

                                                                                              aux Maires et Elus du département.

Nous,

Personnes et familles, signataires de cette lettre ouverte, nous adressons à vous, en tant que citoyens de la nation française et habitants de l'Essonne, de vos cantons, de vos communes, ayant un mode d'habiter spécifique : la caravane.

Notre situation, malgré des lois successives, est devenue intolérable.

Quinze ans après la loi affirmant le droit au logement pour tous, le 31 mai 1990, et cinq ans après celle relative à l'accueil et à l'habitat des Gens du Voyage, dans l’Essonne, seulement 6 des 65 communes tenues par le schéma départemental ont respecté leurs obligations en matière "d'aires d'accueil", soit 9%.

La loi pour la sécurité intérieure fait de nous des délinquants, chaque fois que nous nous installons sur un lieu non autorisé.

Vous vous êtes donné un délai supplémentaire de deux ans pour vous mettre en conformité avec la loi alors que depuis fin 2003, vous auriez dû réaliser l'ensemble de vos obligations envers nous.

Enfin, la loi de finances pour

2006 a

Nous voulons vous dire :

• notre blessure, devant si peu de considération de notre mode de vie, si peu de considération à notre égard, par vous, pourtant élus et agents au service d’une République chargée de prendre en compte sans discrimination tous ses citoyens.

• notre indignation, devant le non-respect de la loi dont vous faites preuve, vous, élus et agents au service de

  la République

  Française

  , alors que vous ne cessez de donner à tous des leçons de citoyenneté.

• notre révolte, devant votre manque de responsabilité face à l’avenir de nos enfants : quelles scolarisation et formation possibles dans la situation où nous sommes? Quel avenir professionnel pour eux quand nous ne pouvons ni nous arrêter, ni prendre place dans la ville et la société ?

Nous dénonçons :

• l'exclusion comme la relégation où vous nous confinez : ayez, s’il vous plaît, le courage de regarder d’un peu plus près ce que vous faites si généreusement pour nous et que vous appelez "aire d'accueil".

• votre manque de courage politique. Oui, nous existons, et nous sommes citoyens d'une nation que nous aimons et habitants comme tout un chacun. Il faudra bien qu’enfin vous l’admettiez.

• l’action de certains d’entre vous qui vont jusqu'à organiser le rejet social par une information tendancieuse et par des pétitions voire des manifestations mobilisant une partie des citoyens contre une autre. Est-ce bien là le rôle des élus ?

Nous réclamons :

• prioritairement, ce que vous n'avez pas voulu comprendre de nous à travers la loi du 5 juillet 2000 et le schéma départemental : notre désir de nous intégrer dans l'espace social et urbain par l'accession à la propriété ou la location de terrains individuels destinés à l'habitat caravane.

Quel Plan d'Occupation des Sols ou Plan Local d'Urbanisme de l'Essonne prend en compte le fait qu'une partie de la population de la commune ou de son secteur a comme mode d'habitat principal la caravane ?

Notre besoin fondamental est, aujourd'hui, et vous le savez , l'accès à un habitat autonome, familial, digne et respectueux à la fois de notre mode de vie et du droit commun, habitat que, par tous les moyens, vous cherchez à nous empêcher d’acquérir et où vous nous refusez, bien souvent, l’ accès à l'eau et l'électricité, qui sont le minimum de dignité à laquelle a droit tout être humain. Nous vous rappelons que 70% d'entre nous, au moins, aspirent à un terrain familial et non à une aire d'accueil.

• la mise en oeuvre de vos obligations en matière d'habitat : celles-ci s’imposeront si vous respectez l'esprit dans lequel doivent se réaliser vos documents d'urbanisme : "assurer sans discrimination aux populations résidentes et futures des conditions d’habitat…répondant à la diversité de ses besoins et de ses ressources". Faites donc place aux "terrains familiaux" dans vos POS ou PLU, réalisez-les et nous serons des citoyens ordinaires.

• le respect de vos obligations en matière d'accueil qui découlent de la loi du 5 juillet 2000 et du schéma départemental, par la réalisation :

- d’aires de séjour pour nous-mêmes, quand nous voyageons, et qui soient dignes pour tous, tant en ce qui concerne leur localisation, leur aménagement que leur fonctionnement

- et de lieux de rassemblement ponctuel pour permettre aux groupes qui se constituent et circulent l'été, de pouvoir s’installer quelque part.

Nous n’acceptons plus d’être des laissés pour compte. Les risques sont trop grands pour nous, pour nos enfants et pour l'ensemble d’une société que vous avez mandat de conduire.

Nous voulons encore croire aux valeurs qui fondent à la fois

la République

Nous souhaitons encore nous mettre avec vous autour d’une même table pour vous redire nos aspirations et faire établir nos droits. Nos devoirs, dont vous parlez si souvent, en découleront comme les devoirs de tous.

Respectez-nous et nous vous respecterons.